Dominique Van Cotthem –Retour à la vie risquée
Genèse Éditions -  222  pages
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Théo prend le train à la gare d’Austerlitz pour se rendre à Aurillac dans l’intention de tuer celui qui l’a fait condamner pour le meurtre de sa femme.
Dans le wagon lit mitoyen, Giselle se rend au même endroit dans l’intention de renoncer à sa part dans la maison de vacances de la famille de son mari, celui-ci étant décédé dans l’incendie de leur maison en même temps que Clara, la sœur aînée de Giselle.
Dans le compartiment Giselle sympathise avec Michèle, sa compagne Hélène et son fils Josh.
Un évènement dramatique qui va se produire dans le train va amener Giselle et Théo à se rencontrer.
Ils discutent, se tiennent compagnie après cette frayeur, se font quelques confidences. Ils s’attirent mutuellement et sans se poser de questions passent la nuit ensemble.
Prendront-ils le risque de continuer un bout de chemin ensemble alors que les gens qu’ils ont aimé sont morts de façon violente ? Arriveront ils à se dévoiler l’un à l’autre ?
Dans ce « presque huis clos », Dominique Van Cotthem nous livre une fois encore une fine analyse psychologique de ses personnages. La colère de Théo, sa profonde tristesse, ses regrets, la violence intrinsèque de ses sentiments. Les remords de Giselle, sa culpabilité, son déni durant toute sa vie.
La culpabilité, c’est le sentiment qui unit les protagonistes, sans même qu’ils en soient conscients. Jour après jour, les mensonges disparaissent et laissent place à l’honnêteté. Théo et Giselle se livrent sans fard et en apprenant l’histoire de l’autre, chacun se redécouvre lui-même.
Les failles, les peurs et les forces de chacun se dévoilent au fil de leurs aveux mutuels mais également de leurs introspections profondes. Les souvenirs longtemps dissimulés par un déni farouche remontent à la surface et font mal.
Dans le même temps, les corps réapprennent à aimer, redécouvrent l’ivresse, la sensualité, la pudeur disparaît, le handicap de Giselle n’est plus une barrière, Théo après 14 années de prison permet à nouveau à son corps de s’exprimer.
Avec sa plume délicate, sa finesse d’analyse l’autrice nous livre une histoire très intime.
D’un côté, on a l’impression d’observer ce couple à la dérobée et dans le même temps on ressent la moindre de leurs émotions. Le lecteur ne peut que se projeter alternativement dans l’esprit du personnage et se demander comment il aurait réagi.
Ne vous y trompez pas, ce n’est pas une histoire d’amour qui est contée, ce sont de terribles histoires de vie. J’ai aimé également la fin lumineuse qui ne tombe pas dans les clichés.

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