Marie Vareille - Désenchantées – (par Fab)
Éditions Charleston - 303 p
Vingt ans plus tard, Fanny revient sur les lieux de ce drame qui a marqué sa jeunesse. Et c’est tout un passé qu’elle avait préféré oublier qui resurgit... Car l’histoire de Sarah Leroy, c’est aussi un peu la sienne, et celle d’une bande de filles qui se faisaient appeler les « Désenchantées ». Une histoire qui a l’odeur des premières cigarettes et du chlore de la piscine municipale, des serments d’amitié et surtout, des plus lourds secrets.
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La disparition de Sarah Leroy est entourée de zones d’ombre, de secrets, de non-dits. Petit à petit, l’autrice lève le voile sur ces secrets, à travers une enquête menée par Fanny Courtin, journaliste et sœur de l’amie d’enfance de Sarah, et Lilou, sa belle fille, une ado rebelle qui va se passionner pour cette histoire.
Fanny, qui croit depuis 20 ans que sa sœur Angélique est liée de près à la disparition de Sarah, s’est peu à peu éloignée de sa famille et doit revenir dans sa ville natale pour écrire un papier sur cette affaire qu’elle ne veut en aucun cas voir ravivée.
Ce roman de Marie Vareille nous plonge dans les années 1990 et alterne entre passé et présent, passant d’un personnage à l’autre au fil de chapitres courts, nous tenant en haleine et mettant progressivement en place les pièces du puzzle. Il retrace le parcours d’un bande de copines qui se faisaient appeler les « Désenchantées » (en référence à la chanson de Mylène Farmer) : Sarah, Angélique, Jasmine et Morgane.
L’autrice nous offre une analyse très fine de l’adolescence, ses incertitudes, son besoin d’amour, l’amitié extrêmement forte qui peut lier des personnes, la fragilité, l’incompréhension, etc.
« Tout est chaos, à côté, tous mes idéaux: des mots
abîmés...
Je cherche une âme qui pourra m'aider
Je suis
d'une génération désenchantée."
Elle nous dresse un portrait réaliste de ces jeunes qui nous les rend immédiatement sympathiques ou détestables, et leur histoire fait passer le lecteur par tout un panel d’émotions : surprise, empathie, colère, dégoût, tristesse, peur, joie.
Si ce roman aborde avec brio les relations belle-mère/belle-fille, la sororité, l’amitié et l’entraide, il n’en décrit pas moins des événement tragiques qui marquent à jamais, des mensonges, des trahisons. Tout cela dans un style fluide, rythmé, avec un vocabulaire adapté aux personnages.
C’est un roman engagé dans ce qu’il défend la condition de la femme mais aussi la condition de victime, mais en premier lieu, c’est une magnifique ode à l’amitié avec un grand A.
Un roman qui pose également un sérieux cas de conscience.
Une histoire addictive qui nous fait tourner les pages de plus en plus vite à l’approche d’un dénouement surprenant.
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