Laure Manel – L’ivresse des libellules (par Fab)

Éditions Michel Lafon - 378 pages

Quatre couples d'amis dans la quarantaine décident de s'octroyer des vacances sans enfants dans une villa de rêve.
Mais l'ambiance qui se voulait insouciante et idyllique ne tarde pas à se charger d'électricité. La faute aux caractères (et petites névroses) de chacun, aux modes de vie différents, à l'usure et la routine qui guettent les amoureux quand s'invite le quotidien, et à des parents qui ont oublié ce qu'était leur vie lorsqu'ils ne l'étaient pas encore...
Quand débarque une jeune et jolie célibataire, le groupe est plus que jamais au bord de l'implosion.

On ne badine pas avec l'amour.

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Partons en vacances et faisons connaissance avec les 4 couples qui composent le groupe : Alex et Sybil, Caroline et Sébastien, Emilie et Vincent, Claire et Jérôme.

Dans le rôle de l'intrus, on rencontrera la jolie Valentine qui vient pour se ressourcer après une rupture difficile

Dans cette magnifique villa ardéchoise, les amis pensent passer un séjour de repos, de balades, boire du vin rosé en écoutant les cigales, faire un barbecue sur la terrasse en respirant l’entêtante odeur de la lavande du jardin, partager des fou-rires, profiter du jacuzzi et du sauna et surtout ne pas avoir à gérer les disputes ou caprices des enfants, puisque cette fois, ils ne seront qu’entre adultes.

C’est sans compter avec les caractères et manies de chacun. Les donneurs de leçon, les envieux, les blasés, les susceptibles, les blessés, les amoureux fous, les capricieux, tous ces traits des personnalités de nos héros et héroïnes, qui bien qu'ils se connaissent depuis longtemps ne s'étaient jamais autant dévoilés. Même les secrets les plus profondément enfouis vont faire surface, mettant les nerfs des protagonistes à rude épreuve.

La crise de la quarantaine fait rage ! Tous les questionnements qui y sont liés sont développés à travers les participants à ce séjour : la routine quotidienne, les femmes qui sont plus mères qu'épouses, la peur de ne plus plaire, l'angoisse de finir sa vie seul, les familles recomposées, les couples qui ne communiquent plus, l'infidélité et ses conséquences.

Chaque personnage est décrit pour ce qu'il est en propre mais également dans sa relation à son conjoint et dans son interaction au sein du groupe. Chacun va devoir faire face, à lui-même, à son conjoint et à ses amis et assumer ses défauts et ses choix.

L'histoire, passée ou actuelle de chaque couple se révèle au fil des jours passés ensemble et des confidences faites. L'amitié a une place prépondérante et malgré les dissensions et petites querelles, elle reste forte. Les conseils et soutiens prodigués des uns aux autres sont précieux.

D'une écriture douce/amère, Laure Manel décortique les relations de couple et les relations familiales de notre époque : monoparentales, recomposées, avec ou sans enfants,… Chacun peut se reconnaître dans l'un des personnage ou dans l'un des couples. Ce qui peut générer pas mal de questionnements.

L'ivresse des libellules nous parle d'amitié et d'amour (avec ses hauts et ses bas), de peines, de secrets, de doutes, de trahisons, de jalousie, de blessures.

Un roman qui parle aussi de féminité, d’ego, de sexualité, de fidélité, de non-désir d’enfant ou de maternité, de rapport à son propre corps.

Je citerai une phrase que je trouve particulièrement juste : "Tous les couples traversent des crises...Les couples qui durent n'ont pas su les éviter, ils les ont surmontées."

J'aimerais beaucoup que ce roman soit adapté en film.