Patrice GUIRAO - Les disparus de Pukatapu (par Fab)

Éditions Pocket – 367 pages


Découvrez Pukatapu, l'îlot parfait pour disparaître !


Pukatapu, c'est un paradis de sable blanc, de corail et de cocotiers perdu dans le Pacifique, à des milliers de kilomètres de Tahiti. Le long de ses

eaux turquoise, une poignée de maisons colorées abritent quinze hommes, neuf femmes et, étrangement, pas un seul enfant. Lilith, photographe, et Maema, journaliste à La Dépêche de Papeete, y effectuent un reportage sur les conséquences du réchauffement climatique. Elles croient avoir trouvé l'Eden, jusqu'au jour où, sur la plage, Lilith découvre une petite main coupée. Mais sur l'îlot, nulle trace d'un cadavre et personne ne manque à l'appel...

**************

Le sous-titre aurait pu être « Comment un îlot paradisiaque peut se transformer en enfer ! »

Ne connaissant pas cet auteur ni ses personnages (je n’ai pas lu le premier tome) le début de la lecture a été un peu difficile pour moi. L’utilisation de nombreux mots en Tahitien a fait que j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, mais d’un autre côté je trouve, après coup, que cela rend le récit plus réel, l’immersion plus grande.

Patrice Guirao nous propose un thriller à huis clos, sur une île paradisiaque, dans un décor sublime. On voit l’azur du lagon, le corail, les cocotiers, on redécouvre l’odeur du Monoï, on sent la chaleur, le sable doux sous nos pieds, le vent dans nos cheveux. Mais cet endroit magnifique devient vite une prison. L’angoisse monte, l’ambiance se tend, l’inquiétude augmente.

Les morts se succèdent, meurtres, accidents, suicides.....… Les habitants ne paraissent plus aussi honnêtes, que cachent-ils ? Que craignent-ils ? Pourquoi n’y a-t-il aucun enfant sur cet îlot ? D’où viennent ces restes humains déformés retrouvés sur la plage ?

Le rythme est assez lent. Malgré les décès suspects, il n’y a aucune violence.

L’auteur nous fait une description très précise des paysages, mais on apprend également beaucoup de choses sur les coutumes et le mode de vie polynésien, une manière de vivre en harmonie avec la nature, dans un dénuement quasiment total.

On partage le quotidien de cette communauté totalement isolée du monde, qui vit en vase clos, n’est ravitaillée par bateau que très rarement. Les habitants de Pukatapu ont instauré une hiérarchie tribale, mais sont dirigés aussi par un prêtre catholique qui peine à faire oublier aux habitants leurs croyances ancestrales et utilise la peur pour se faire entendre et garder son pouvoir. Est-il possible d’accommoder traditions et religion ?

En parallèle, on suit une autre histoire sur un atoll peu éloigné de Pukatapu mais encore plus caché. Cet îlot volcanique est une base secrète de recherche scientifique.

Je reste un peu sur ma faim quand à cette partie et j’aurais bien aimé que l’auteur s’y attarde car le questionnement philosophique qui en découle est vraiment très intéressant. Je ne vais pas en parler plus pour ne pas divulgâcher

Les thèmes abordés dans ce roman sont intéressants : l'isolement sur une île et ses conséquences psychologiques, les essais nucléaires dans le Pacifique, la religion, l’adaptation d’un non natif, la recherche médicale et l’éthique, … et nous poussent à nous poser de nombreuses questions.

Une belle découverte que ce roman ! Je n’hésiterai pas à lire le prochain de Patrice Guirao.

 

Commentaires

Articles les plus consultés

Alexis Laipsker - interview surprise

Rosalie Lowie - La malédiction de Reggio (par Phil)

DUEL – Frank LEDUC