Notre interview ultra-privée avec Christophe Vasse

 


 

Bonjour Christophe. Tout d'abord peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

 

Je m’appelle Christophe VASSE, je suis toulousain, j’ai presque 47 ans, j’ai deux enfants de 13 et 18 ans, je suis ingénieur de formation, mais aujourd’hui en reconversion professionnelle. J’ai commencé à écrire il y a une quinzaine d’années, en m’essayant, comme beaucoup d’autres auteurs, à la nouvelle. C’est l’œuvre du peintre Jérôme Bosch qui m’a inspiré mon premier roman, « La porte de Bosch », sorti récemment en poche aux éditions Pocket. J’écris des polars et des thrillers, j’ai aujourd’hui trois romans à mon actif, « Celle qui ne pleurait jamais », Prix du Polar Femme Actuelle en 2017, « La porte de Bosch », édité en 2019, et enfin « Celle qui ne pardonnait pas », paru le 10 juin dernier.

 

•  Quelles sont tes sources d’inspiration ?

 

Elles sont multiples. Je peux imaginer une histoire à partir d’une image, d’une musique, d’une info entendue, lue ou vue à la radio, à la télé, sur Internet, ou même encore d’un rêve… Côté littérature, j’ai passé mon adolescence avec Stephen King et Agatha Christie, j’imagine que cela laisse des traces, même si je n’en suis pas forcément conscient. Aujourd’hui, je lis encore beaucoup de polars et de thrillers – Donald Westlake, Jean-Christophe Grangé, Fred Vargas (dont j’aime beaucoup la justesse des dialogues) – des genres que j’aime également retrouver au cinéma ; parmi les films qui m’ont durablement marqué : Prisoners, de Denis Villeneuve, un thriller dont l’atmosphère est typiquement celle que j’aime restituer dans mes histoires, Zodiac de David Fincher, Memories of murder, un policier génial du réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho que je vous recommande chaudement.

 

•   La région Sud-Ouest a-t-elle une place particulière pour toi ?

 

Dans mon cœur, oui, bien sûr ; d’abord parce que c’est la région où je suis né, ensuite parce que j’aime cette région, Toulouse notamment, une ville dont j’aime énormément l’architecture et l’atmosphère, et où je suis revenu vivre après un « exil » de quelques années en région parisienne. Le Sud-Ouest occupe également une place importante dans mes romans, mais essentiellement parce que c’est la région que je connais le mieux et qu’il est plus aisé pour moi d’y situer mes histoires : dit plus simplement, je préfère la facilité ! Je préfère (et me sens plus légitime) de décrire des lieux et des atmosphères qui me sont familiers. 

 

  En quel animal aimerais-tu être réincarné ?

 

Ah… Je sais quelle réponse vous attendez de ma part… Et bien je vais vous prendre à contre-pied ! J’aimerais me réincarner en… tardigrade ! Non sans rire, vous imaginez la résistance de cette bestiole ? Elle est capable de survivre à des températures et des pressions complètement délirantes ! En cas de force majeure, elle peut même «hiberner» pendant trente ans ! Le revers de la médaille, c’est que je serais vraiment très très moche…

 

•  Écris-tu tes romans dans l’ordre dans lequel on les lit ou chaque partie
    chronologiquement et tu les mélanges après lors de la mise en page ?

 

(Attendez, je relis la question…). Non, je ne suis pas aussi tordu ! J’écris en effet mes romans dans l’ordre dans lequel vous les lisez, mais c’est une idée : pour le prochain, j’écrirai mes chapitres dans l’ordre chronologique, puis je les mélangerai avant la publication. Ce sera au lecteur de s’y retrouver. Je pense qu’il y a moyen de bien rigoler…

 

•  Utilises-tu la personnalité de tes connaissances pour créer certains de tes
    personnages?

 

Pas exactement, non. Il m’arrive de prendre des traits de caractères de certaines personnes de mon entourage, oui, mais le plus souvent, je crée de toutes pièces des personnages que j’aimerais rencontrer ou incarner, dont j’aurais aimé me faire des amis, ou même des ennemis… Assez régulièrement, je m’inspire aussi de personnalités, réelles ou imaginaires, que je vénère… ou que j’exècre… Pour mon dernier roman par exemple, le colonel Dobey présente quelques ressemblances avec le personnage d’une célèbre série télé des années 70…

 

•  Écris-tu le premier jet de tes romans à la main ou directement sur l’ordinateur ?

 

Je n’écris plus que sur un PC portable, il faut reconnaître que c’est bien pratique. Quand j’ai « débuté », vers 2005 donc, j’écrivais en effet encore « à la main » sur papier, mais dès mon second roman, je ne travaillais déjà quasiment que sur ordinateur. Par contre, j’ai un carnet pour chacun de mes romans, où je n’écris pas à proprement parler, mais où je détaille le scénario, le déroulé de certaines scènes, la psychologie de mes personnages, où je dessine même parfois un paysage, un lieu, le plan d’une maison, etc. Je garde chacun de ces carnets très précieusement, bien entendu.

 

•   L’écriture est-elle un changement majeur dans ta vie ?  Quelle place a-t-elle pris ?

 

Oui, sans contexte, l’écriture est un changement majeur dans ma vie. Elle y occupe une place vitale, j’y consacre la plupart de mon temps libre, et la plupart de mes pensées. Au tout début, elle avait même quelque chose d’obsédant, une passion qui ronge et fait paraître hostile tout ce qui vient lui nuire. Lorsque mes autres activités ne me laissaient pas le loisir d’écrire, j’étais frustré, voire abattu. Comme une drogue qui provoque un état de manque. Avec les années vient la sagesse, c’est ce qu’on dit en tout cas, et aujourd’hui je m’efforce de mieux gérer cette passion restée intacte avec le temps. Je suis (du moins j’essaie d’être) plus « philosophe », j’accepte avec bonheur ce qu’elle m’offre et fais le deuil (provisoirement, s’entend) de ce dont elle me prive. Je ne dis pas que c’est facile tous les jours, mais je peux objectivement dire que mon attitude envers l’écriture s’est bien assagie avec le temps.

 

•  On parle beaucoup de Thomas Pesquet, envisagerais-tu un polar dans l’espace ?

 

Si on met de côté l’aspect science-fiction, non, je n’envisage rien de la sorte. Je suis fasciné par le ciel et l’espace (je suis astronome amateur), mais je ne me sens pas attiré par l’idée d’en faire le théâtre d’un polar. J’aime la science-fiction, j’en lis régulièrement et suis fan de cinéma et de séries SF, mais même si je devais écrire dans ce genre, je pense que je préfèrerais garder les pieds sur terre.

 

•  Que ressens-tu lorsque tu croises quelqu’un en train de lire un de tes romans ?

    Oses-tu l’aborder pour lui demander son ressenti ? 

 

Pour être très honnête, ça ne m’est jamais arrivé, malheureusement ! Mais si cela devait se produire, je crois bien que j’aborderais la personne et lui poserais cette simple question : « C’est bien ? ».

 

•  As-tu déjà plusieurs idées en tête pour des prochains romans ? UN SCOOP ?

 

J’ai terminé un manuscrit, qui n’a rien à voir ni avec du polar, ni avec du thriller. J’ai également achevé un scénario (un polar), que je garde pour l’instant sous le coude car j’aimerais écrire le troisième (et dernier ?) opus de la série « Celle qui… ». J’ai par ailleurs l’idée d’un thriller psychologique, à vrai dire pour une grande partie déjà écrit, mais que je souhaite retravailler en profondeur. Pour l’heure, j’avoue que ma vie a été assez bousculée ces derniers mois et que l’écriture a marqué le pas. Mais je crois voir la lumière de l’inspiration au bout du tunnel…

 

Merci à vous de m’avoir accordé cette interview. Longue vie au livre, à l’écriture et à la lecture !



Retrouvez notre portrait d'auteur ici



Commentaires

  1. C'est super cet interview, j'aime faire connaissance des auteurs et je te remercie Fabienne, tu as complété ce qui avait été déjà dit. Merci.

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  2. Christophe est donc un tardigrade bien vicieux, vu les histoires qu'il écrit ;)

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