Amanda STHERS – Le café suspendu (par Fab)

Éditions Grasset – 234 pages

« Lorsqu’on commande un café à Naples, on peut en régler un second qui sera offert à qui n’aura pas les moyens de s’en payer une tasse. Il est indiqué sur l’ardoise du bar comme un café sospeso : un café suspendu. Voici un récit composé de sept histoires que j’ai recueillies par bribes au café Nube pendant les quarante dernières années. Toutes sont liées par ce fil invisible qu’est le café suspendu. Du côté de celui qui offre comme de celui qui reçoit, la vie passe dans cette tasse… »

Le narrateur, Jacques Madelin, un Français installé à Naples après une déception amoureuse, passe le plus clair de son temps installé au café, juste en bas de chez lui, à prendre des notes en observant les personnes qui se croisent, se cachent ou se cherchent, les rencontres amoureuses ou amicales qui se tissent. La peau d’un crocodile de légende transformée en un étrange sac, une femme trompée qui s’arrange avec la maîtresse de son mari pour garder ce dernier, une jeune femme qui doit se débarrasser du foulard légué par sa grand-mère pour retrouver le goût de vivre, un écrivain aux mille visages, un homme qui a peur de dormir, et même un médecin chinois qui veut soigner les gens en bonne santé…


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Le café Nube est un havre de paix dans cette ville au rythme effréné qu’est Naples. Fréquenté essentiellement par des habitués, il n’en accueille pas moins les visiteurs de passage ou les gens démunis n’ayant pas de quoi s’offrir un simple café, café qui leur sera offert si un « café suspendu » est inscrit sur l’ardoise.

Ces sept petits contes pleins d’humanité nous sont livrés comme un secret, une confidence faite au creux de l’oreille. Ils nous amènent à travers Naples, ville si particulière et attachante à laquelle l’autrice rend hommage. On y rencontre des personnages très touchants et notre empathie va spontanément vers eux. Qu’ils soient heureux, tristes, isolés, mélancoliques, qu’ils aient des regrets ou des remords, qu’ils soient ou non frappés d’anhédonie comme l’un des protagonistes, on a envie de les aider comme le fait le narrateur, ou de leur offrir un « café suspendu » pour réchauffer leurs cœurs.

Sous couvert de petites histoires émouvantes, Amanda Sthers aborde des sujets bien plus graves comme l’exil, la solitude, l’amour, l’argent, la jalousie, la confiance en soi, l’amitié, la générosité,…

Un grand merci à ma cousine Joce qui m’a offert ce roman.

Pour moi qui aime Naples, qui suis sensible à la notion de partage et suis addict au café, dans ce petit bistro familial, je me suis sentie à ma place.

 

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