Emilie Riger - VICTORIA (par Fab)



VICTORIA – Emilie Riger – autoédition 323 p

Victoria (Vic) a été nommée ainsi par son père qui les a abandonnées sa mère et elle juste après sa naissance. Vic grandit avec sa mère qui

ne lui montre aucune affection, et son beau-père Luc qui reste en retrait. Seul Octave, son amoureux qui l’aime profondément lui apporte un peu de sa lumière intérieure. Vic est un personnage tourmenté. Elle est obsédée par les zombies et la série The Walking Dead.

Dans la première partie, Vic raconte ses peurs, ses angoisses, son manque d’envies, son inertie. Elle se dissous, n’a aucun projet, ne sait pas qui elle est ni qui elle veut être.

Elle voit la vie en noir. Pas de lumière, aucun bonheur. Elle se met petit à petit en retrait de la société et s’enferme dans sa bulle, jusqu’au jour où un évènement qui aurait dû être heureux fait tout basculer.

La deuxième partie est consacrée à Octave. Sa constance, sa patience, son amour pour leur fille Judith, la longue attente face à l’absence de Vic, les sacrifices qu’il se voit contraint de faire. Il nous raconte la culture des crocus et la récolte du safran.

Dans cette partie, l’art rejoint la psychologie et une analyse en profondeur nous permet de décrypter les indices envoyés par Vic à travers les explications d’Octave. Un autre aspect de l’histoire nous montre l’humanité et l’empathie d’Octave.

La troisième partie, aborde le thème de la reconstruction.

*********

Emilie Riger nous livre une réflexion intense et crue de son personnage principal. Ses pensées sans aucune projection vers l’avenir, sa façon d’appréhender les gens qui l’entourent et de se percevoir elle-même. Un examen sans concession du devenir d’une jeune femme qui n’a jamais été vraiment aimée par sa famille, qui n’a jamais eu sa place.

Comment peut-on à 18 ans avoir une âme aussi noire ?

Comment l’amour ou le non-amour reçu dans la petite enfance peut façonner les êtres dans ce qu’ils ont de plus beau (comme Octave qui est un être solaire) ou dans ce qu’ils ont de plus sombre (comme Vic).

Comment reproduit-on les schémas familiaux sans même s’en rendre compte en devenant parent ?

Toutes ces questions, Emilie Riger y répond dans une étude très poussée de la personnalité de ses personnages. Le fait que les personnages soient les narrateurs apporte un élan et une intensité supplémentaire au roman. 

Une écriture magistrale. Un livre qui se dévore et ne nous laisse pas indemne.

 

Commentaires

  1. Roger et marie Christ01 octobre, 2022 17:16

    je vais bientôt le commander ! merci de m'avoir donné envie !

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