Amélie NOTHOM – Premier sang (par Fab)

Éditions Albin Michel – 171 pages


« Il ne faut pas sous-estimer la rage de survivre. »

Sous la forme d’un conte, Amélie Nothomb raconte la vie de Patrick, son père, doux enfant angélique qui, jeune adulte, devra se confronter à la mort.
Un magnifique hommage à la figure paternelle mais aussi à un héros de l’ombre, diplomate à la carrière hors norme.


 

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À travers ce récit, Amélie Nothomb rend hommage à son père décédé en mars 2020.

Elle se glisse dans la peau de son papa et raconte, à la première personne, l'enfance de Patrick Nothomb puis ses débuts en tant que diplomate lors de la célèbre prise d'otages de Stanleyville.

Patrick est un petit garçon dorloté par sa grand-mère maternelle, il est plutôt effacé et peureux, aussi lorsqu’il a 6 ans, il est envoyé en vacances chez ses grands-parents paternels, pour l’endurcir ». Nous voici donc embarqués avec « Paddy » au château de Pont d'Oye, où il fait connaissance avec la tribu des enfants, ses oncles et tantes, qui vivent là à l’année et sont élevés « à la dure ». Patrick est d’abord inquiet de rencontrer cette « horde de Huns » mais il prend vite goût à s’amuser et vivre avec des enfants de son âge.

Cette partie du roman m’a vraiment beaucoup plu, j’aime bien les récit d’enfance et celui est croustillant. Les enfants sont privés de nourriture, de chauffage, etc, mais ils ont un atout, ils sont plusieurs et vivent ensemble. Leurs aventures sont amusantes et j’ai pris plaisir à lire cette partie.

Patrick, devenu adulte et ayant terminé ses études de diplomate est envoyé comme consul à Stanleyville (Congo). C'est là qu'il va devoir faire preuve de sang froid, lui qui ne supporte pas la vue du sang, quand il se retrouve otage.

L'auteure nous livre un pan de l'Histoire du Congo qui vient d'obtenir son indépendance, en 1964 et proclame président le chef de la rébellion Gbeyne.

La mort rôde en embuscade et l'écrivaine nous rappelle que « mourir est une tradition familiale » chez les Nothomb puisque plusieurs sont morts très jeunes (dont le père de Patrick).

Patrick se pose en négociateur et parlemente avec les preneurs d’otages pour essayer de sauver un maximum de personnes.

Le récit est intéressant mais à mon goût, cela manque de transition entre les deux parties et la fin arrive un peu brutalement. J’aurais préféré que l’histoire dure un peu plus longtemps, par exemple jusqu’à la naissance d’Amélie.

En résumé, j’ai adoré la première partie, moyennement aimé la seconde mais je suis surtout déçue de la vitesse à laquelle se lit le roman (2h00 maximum) et de la fin que je trouve un peu précipitée. 

 

Ce roman vient de recevoir le Prix Renaudot

 

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