Laurence Couquiaud La mémoire sous les vagues (par Manon)

 Pocket - 352  pages

 

Yukiko, une photo-reporter franco-japonaise, vit à Tokyo. Elle était dans son appartement quand s'est déclenché le séisme du 11 mars 2011, qui a par la suite provoqué un tsunami puis l'explosion d'un réacteur de la centrale nucléaire de Fukushima. La grand-mère de Yukiko vit dans une zone sinistrée par le ras-de-marée, et ne donne plus de nouvelles. La photographe part à sa recherche, racontant l'état apocalyptique des villages décimés par la catastrophe naturelle.

Kané, une geisha des années 1863, vit à Yokohama. Quand arrivent les membres de la communauté britannique, elle tombe amoureuse d'un peintre célèbre, à qui elle se marie. Kané vit un drame qui gâche son jeune bonheur, et perturbera le reste de sa vie. Les vies de Yukiko et Kané sont intimement liées, malgré les 150 ans qui les séparent.

Que dire de ce roman, si ce n'est qu'il est indispensable de le lire ? Indispensable pour découvrir de l'intérieur ce qu'a réellement été la tragédie de Fukushima : des maisons détruites, des milliers de disparus, des corps sous les décombres, des survivants qui n'ont plus nulle part où aller, des familles inquiètes aux quatre coins du monde. Indispensable également pour en apprendre plus sur le XIXe siècle dans ce pays si différent du nôtre. Laurence Couquiaud y raconte la vie d'une geisha, puis celle d'une Japonaise se mariant à un occidental, chose peu acceptée à l'époque.

Que ce soit à propos de la tragédie de Fukushima, ou de la vie des Japonais d'antan, les détails donnés par Laurence Couquiaud sont précis, et permettent au lecteur de s'imaginer dans les rues du Japon moderne ou ancien. On visualise comme si on y était la vaisselle tomber des placards pendant le tremblement de terre. On s'imagine aisément dans ces maisons aux parois de papier, si belles, mais si fragiles. Ce premier roman de Laurence Couquiaud est à lire tel un classique.