Christophe Vasse - celle qui ne pardonnait pas (par Phil)
Les Nouveaux Auteurs 2 . 564 pages
Qui est cet observateur qui les suit dans leurs faits et gestes ? Quelle est cette silhouette que Gabrielle aperçoit à plusieurs reprises ? Pourquoi le tueur met-il en scène ses meurtres au point de faire ressembler ses victimes à des vestales, prêtresses de la Rome antique symboles de la chasteté ?
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Christophe Vasse nous entraîne dans des quartiers de Toulouse où tout n’est pas rose sur la piste d’un tueur en série atypique. Un homme inquiétant, Abel , ami de la première victime, présente un comportement étrange et le lecteur a tendance à lui attribuer un rôle important dans les meurtres en série. Toutefois, on découvrira que la réalité et que la psychologie éclatée d’Abel est beaucoup plus complexe qu’au premier abord. C’est tout le talent de Christophe de nous amener sur des fausses pistes et il sera impossible de deviner avant la fin l’identité et les motivations du tueur.
Les personnages sont très bien ciselés. Le portrait tout en sensibilité de Gabrielle, la capitaine de Gendarmerie écorchée est excellent et on ne peut que développer une empathie pour celle-ci. Ses relations avec Marc, son partenaire qui se débat dans des problèmes conjugaux, évolue progressivement et Gabrielle finit par apprécier sa présence rassurante à ses cotés.
Personnages fragiles mais déterminés, ils détricotent l’intrigue pour retrouver le meurtrier qui échappe à tous les radars mis en place par les services de recherche de la gendarmerie.
Le style est enlevé et simultané : on passe des gendarmes en pleines investigations à la pensée et aux actions du tueur. On visite le cerveau d’Abel en se demandant s’il s’agit du « tueur aux cartes ».
J’ai lu ce roman en trois jours, mais je pense que si j’avais pu, je ne l’aurais pas laissé sur ma table avant de le finir dans la journée ! Avec tout son talent, Christophe Vasse nous entraine dans la tête des enquêteurs, du tueur et d’Abel (mais n’est-ce pas la même personne ?). La complexité des sentiments et des motivations est très bien rendue et on se demande soi-même ce que l’on ferait si on se trouvait dans la même situation.
Le dénouement est surprenant et il faut tourner les toutes dernières pages pour que tout s’éclaircisse. Mais on comprend que toute menace n’est pas éloignée de Gabrielle. Christophe nous prépare-t-il une suite ? En tout cas on en redemande !
A noter que la lecture du précédent tome n’est pas indispensable pour apprécier « celle qui ne pardonnait jamais ». L’auteur distille suffisamment d’informations pour que l’on comprenne le contexte très particulier qui a engendré l’état psychologique de Gabrielle.
Peut-être que séduit par la lecture du présent roman vous aurez envie de lire « celle qui ne pleurait jamais » (Grand prix du polar Femme Actuelle 2017), ce que je vous recommande chaudement !
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