Nathalie PRINCE – Un enterrement et quatre saisons (par Fab)

 Éditions Flammarion – 261 pages

Tout d’abord je tiens à remercier les Éditions Flammarion pour leur gentillesse et l’envoi de ce roman.

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Quand on a tout construit ensemble, quand tout vous a liés, quand on a cherché à ce point la joie et l'exclusivité amoureuse, comment continuer après la disparition de l'homme de sa vie ? Sur quatre saisons, le deuil s'apprivoise à travers les petites et les grandes ironies de la vie. Ce sont ces infimes détails qui nous poussent à aller de l'avant.

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Comme on le comprend en lisant la quatrième de couverture, ce livre nous fait part du travail de deuil. Ce n’est pas vraiment un roman mais plutôt un témoignage au quotidien de ce que vit l’auteur après le décès de son mari qui était en quelque sorte son âme sœur.

On avance sur une année, saison par saison, à force de descriptions et de petites « chroniques de la vie quotidienne », en vivant avec elle les angoisses et les questionnements. Une sorte de journal intime, un peu décousu, dans lequel Nathalie Prince nous livre ses réflexions et son ressenti.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce récit est réellement vivant. On ressent toute sorte d’émotions ; c’est parfois triste, parfois optimiste, parfois cocasse, mais toujours émouvant. Il nous arrive de sourire ou d’avoir les yeux pleins de larmes, cependant, ce n’est à aucun moment mélodramatique. On devine l’amour incommensurable qu’elle portait à son mari et cet amour lui permet d’avancer pas à pas vers sa propre reconstruction.

Je suis cependant très perturbée par le cynisme de cette épouse endeuillée, et sa manière agressive de s'adresser aux autres. Tout le monde en prend pour son grade : l’employée de la CAF, le contrôleur des impôts, la greffière, le maire, et même les profs (pourtant la profession de son défunt mari). La narratrice est entièrement centrée sur elle-même et pense que personne n’a jamais vécu ce gendre de drame. Cette souffrance se comprend, mais n’excuse en aucun cas ce déchaînement.

Elle porte un regard très hautain sur la société qui l’entoure, et même si l’on convient des aberrations de l’administration française, ses employés n’ont pas à être méprisés de la sorte. À moins que cela soit de l'humour, dans ce cas, je ne l'ai pas compris.

Toutefois, si l'on peut ne pas être d'accord avec les réactions de la narratrice, il faut reconnaître que la lecture est très agréable et le style de Nathalie Prince est très fluide. J’aime beaucoup ses constructions de phrases. Les descriptions du cimetière sont un plaisir à lire. La petite grille en fer forgé (même si elle dépasse de 6 cm la taille de la concession) me paraît très jolie.

Pour conclure, je dirai que si ce texte est un peu agaçant, de par le caractère de son personnage principal, il est tout de même très plaisant à lire et je suis heureuse d’avoir pu le découvrir.

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