Melissa DA COSTA – Les Lendemains (par Fab)

 

Le Livre de Poche – 379 pages

Ce que la vie prend, elle le redonne aussi.

Amande doit faire face au deuil le plus terrible qu’on puisse vivre.
Pour se préserver, échapper au monde, échapper aux mots qui ne servent à rien, aux regards pleins de peine, elle part s’isoler dans une vieille maison au fin fond de l’Auvergne. Elle vit recluse, sans même ouvrir les volets pour ne pas voir le soleil briller car son cœur ne peut pas supporter que la vie continue à l’extérieur.

Pendant de nombreuses pages, ce livre est un huis clos entre le lecteur et Amande. On compatis mais on se dit que ce n’est pas la peine, que ce n’est pas une vie, et on ne voit pas d’issue se dessiner pour Amande.

Jusqu’au jour où Julie (la fille de l’ancienne propriétaire de la maison) débarque sans prévenir avec sa bonne humeur, sa spontanéité, sa furieuse envie de vivre et de relever des défis. Julie vient récupérer les affaires de sa mère mais laisse un carton qu’Amande est censée apporter à la déchetterie et dans lequel se trouvent tous les almanachs de l’ancienne propriétaire Mme Hugues. Sur ces calendriers, se trouvent toutes les annotations horticoles de Mme Hugues : comment semer, planter, récolter, entretenir, faire des confitures, des tartes, etc..

Grâce à ces conseils, Amande va entamer une longue et difficile route vers sa propre renaissance.

Elle va suivre à la lettre les recommandations de Mme Hugues et redonner vie au vieux jardin abandonné. Le travail de la terre, la proximité des choses simples et de la nature va peu à peu la faire sortir de sa léthargie. Elle va reprendre goût à se lever, à ouvrir les volets, à observer la nature qui l’entoure. Au fil des saisons, elle va puiser dans ce contact avec la terre la force de renaître et de s'ouvrir à des rencontres uniques. Elle va, pas à pas, réapprendre à rencontrer des gens, à leur faire plaisir, à recevoir leur amitié. Ce long chemin, elle le suit accompagnée de Julie et d’un chat errant, gris, qu’elle a laissé entrer dans sa vie.

A partir de ce passage où Amande s’éveille, le roman devient addictif. On espère qu’elle va reprendre pied, se reconstruire, panser les plaies de son cœur.

Le rythme est assez lent, le temps passe, les saisons aussi, puis vient le temps des premiers légumes, des amis qui sont à nouveau les bienvenus dans la vie d’Amande, puis les fleurs qui vont accélérer le processus de guérison et chaque lendemain redevient une promesse d'avenir.

Je pensais à la moitié de ma lecture que ce roman était joli mais ne resterait pas dans ma mémoire, L’ héroïne est un peu lisse et son entourage un peu trop compatissant et conciliant.

Je me trompais, la deuxième partie est vraiment touchante, émouvante, intense.

Il y a beaucoup de choses très poétiques dans ce roman et il nous fait vivre pas mal d’émotions.

Chacun vit le deuil à son rythme, selon ses propres étapes, mais ce roman est une ode à la résilience, à la nature et à l’espoir. Et une chose est sûre, la vie est précieuse et ceux que nous aimons le sont plus encore.