Antonin SABOT - Nous sommes les chardons (par Fab)

Presses de la Cité – broché – 262 pages
préface d’ Agnès Ledig

Martin, un jeune homme d’une vingtaine d’années, élevé par son père, ex-professeur à la Sorbonne, vit dans un coin très reculé de la montagne. Il a grandi sous l’œil ferme et bienveillant de ce père qui a coupé les ponts avec son ancien métier, avec la mère de Martin, ainsi qu’avec ses amis, pour vivre au contact de la nature, cultiver,  s’occuper de ses vaches et produire du fromage.

« Le père » a élevé  Martin seul, sans aucune figure féminine pour l’assister et n’a pas envoyé son fils à l’école, mais il lui a appris à entendre les arbres et à humer le vent, à suivre les pistes des bêtes dans la forêt, à connaître les secrets de la nature.

« Le père » a élevé  Martin seul, sans aucune figure féminine pour l’assister et n’a pas envoyé son fils à l’école, mais il lui a appris à entendre les arbres et à humer le vent, à suivre les pistes des bêtes dans la forêt, à connaître les secrets de la nature.
Cependant un soir le père ne rentre pas. Martin continue à s’occuper seul de la ferme jusqu’à ce qu’un jour il voit le fantôme de son père s'attabler avec lui. Il comprend alors que son père est mort et qu’il doit le retrouver. 
Une longue quête de deux semaines le conduira par des chemins isolés, à travers plusieurs versants, jusqu’au cadavre de son père assassiné. Il cherchera à découvrir l’auteur du crime et à comprendre les raisons de son geste. Sans cela pas de possibilité de  faire son deuil, ni de prendre un nouveau chemin. 
À l’accablement et l’inquiétude sur ce que lui réserve l’avenir, succède la stupéfaction suscitée par la rencontre de sa mère, lors de l’enterrement du père. Cette mère, dont le père ne lui a jamais parlé, lui apprendra en outre qu’il a une demi-sœur. 
Cette rencontre amènera  Martin jusqu’à Paris pour faire vraiment connaissance avec cette mère qui l’a abandonné et de laquelle il ne sait rien, et avec sa demi-sœur. Il découvrira la vie à la ville, en même temps qu’il comprendra pourquoi sa mère est partie et qu’il visitera au fil de ses balades, tous les lieux que son père a fréquenté dans sa jeunesse.


Ce roman initiatique est un long monologue de Martin. Le peu de dialogues qu’il y a sont très courts. Le rythme du roman est lent, on marche pas à pas avec Martin dans sa quête de soi.
Le parallèle entre vie à la montagne, coupé du monde et la vie à la ville, avec ses bruits, ses odeurs, sa densité est déroulé au fil des chapitres. La nature est décrite avec beaucoup de détails, et on sent l’attachement profond que l’auteur lui porte. Le dénuement dans lequel vivent Martin et son père contraste avec notre société de consommation. 
Bien que l’auteur utilise très souvent la métaphore et la parabole, son style est fluide et agréable.

Nous sommes les chardons, est une fervente déclaration d’amour qu' Antonin Sabot fait à la nature . 

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